Podcast: OKR vs KPI, un Voyage Agile avec Couthaïer Farfra
OKR vs KPI, un Voyage Agile avec Couthaïer Farfra
Voici le nouvel épisode de « Pyxis – Le Podcast », enregistré en avant-première la veille de « La Journée Agile« , qui s’est tenue le 2 juin 2023. Une interview avec Couthaïer Farfra: OKR vs KPI
Dans cette interview, Norman Deschauwer et Michel Godart s’entretiennent avec Couthaïer Farfra, consultant Agile expérimenté et créateur de « Wiveez« , une application révolutionnaire pour mesurer et analyser les indicateurs de performance au sein des équipes et des projets. Une discussion qui explore le monde des OKR (Objectifs et Résultats Clés) et des KPI (Indicateurs Clés de Performance).
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Avec plus de 30 ans d’expérience, Couthaïer partage son parcours depuis ses débuts en tant que développeur jusqu’à sa transformation en coach Agile et consultant.
Il dissipe la confusion entre OKR et KPI en soulignant leur complémentarité et leur rôle dans l’amélioration continue des pratiques et des résultats.
L’épisode révèle comment les indicateurs doivent être perçus comme des outils pour stimuler l’amélioration plutôt que pour sanctionner.
Un partage avec des exemples de la manière dont les indicateurs ont été mal utilisés, mettant en évidence l’importance de la qualité des données et de l’interprétation appropriée.
Couthaïer explique également comment son application « Wiveez » facilite l’analyse des données de Jira, en fournissant des indicateurs visuels et des graphiques pour guider les équipes vers l’excellence.
Découvrez des conseils pratiques pour tirer le meilleur parti des OKR et des KPI dans votre propre voyage Agile, ainsi que des astuces pour transformer votre état d’esprit, faisant des indicateurs de précieuses sources d’inspiration et d’amélioration continue.
Rejoignez-nous dans cet épisode où nous explorons le monde des indicateurs de performance avec un expert passionné et pragmatique. Une leçon d’agilité à ne pas manquer ! Écoutez dès maintenant l’épisode complet.
Retrouvez Couthaïer Farfra sur LinkedIn et sur son site personnel agile4me.com pour en savoir plus sur son expertise et ses conférences sur l’agilité.
Agile en Seine approche. C’est les 19 et 20 septembre 2023 que se déroulera cet événement à Paris.
La particularité de cette année : un duplex avec Niort et à Sophia-Antipolis.
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Séquençage du podcast :
- 00:07 Introduction
- 00:47 Présentation de Couthaïer Farfra
- 01:45 Intervention lors de la Journée Agile autour de deux mots-clés : OKR, KPI !
- 03:06 Le danger c’est quand la mesure devient l’objectif
- 03:23 Qu’est-ce qu’un indicateur pastèque ?
- 04:03 KPI « arrangés » et bon mindset
- 06:30 L’intérêt d’une contremesure
- 08:34 Ce que le public doit retenir, ton message clé ?
- 09:09 L’application « Wiveez »
- 10:20 Quid de la compréhension de ses chiffres
- 11:11 L’histoire derrière les chiffres
- 12:19 Un exemple avec un KPI pour sanctionner
- 13:58 On a lâché le mot SAFe
- 14:38 Pour te contacter, s’informer sur ton produit
- 15:11 Agile en Seine en Duplex
- 16:15 Clôture du podcast
Transcription du podcast:
Michel Godart: [00:00:07] Bienvenue pour un nouvel épisode « Pyxis – Le podcast », alors nous sommes la veille de la Journée Agile qui se déroule donc ce vendredi 2 juin. Et ce 1ᵉʳ juin on a profité des préparations et des locaux bien au calme, et de quelques invités qui sont venus, puisqu’ils viennent de loin, nous rejoindre un jour avant pour se dire on va enregistrer quelques podcasts Norman! Alors à mes côtés j’ai l’animateur habituel de ce podcast qui est Norman, bonjour (Norman Deschauwer: bonjour) et je vais te laisser présenter ton invité et mener cette interview.
Norman Deschauwer: [00:00:45] Donc bienvenue Couthaïer
Couthaïer Farfra: [00:00:47] Bonjour
Norman Deschauwer: [00:00:47] On a justement eu en « off » une petite conversation sur ton prénom parce que moi j’avais Couthaïer (T) en tête mais en effet tu as corrigé, c’est Couthaïer (S).
Couthaïer Farfra: [00:00:54] C’est Couthaïer, oui.
Norman Deschauwer: [00:00:55] Prénom égyptien!
Couthaïer Farfra: [00:00:57] Prénom d’origine égyptienne, moi d’origine tunisienne et une nationalité française.
Norman Deschauwer: [00:01:01] Ok, justement, est-ce que tu pourrais te présenter un peu plus?
Couthaïer Farfra: [00:01:05] Alors je m’appelle Couthaïer Farfra, je suis consultant. Donc j’ai déjà une longue carrière, pas loin de 30 ans, j’ai commencé comme développeur, voilà, comme souvent beaucoup d’agilistes. Ensuite, j’ai évolué vers des rôles de chef de projet, directeur de programme sur des projets très classiques et en 2009 j’ai un peu découvert par hasard l’agilité, chez un client, dans le cadre d’un appel d’offres. Donc c’est quelque chose de totalement nouveau pour moi et en fait, lorsqu’on a fait les premiers, ben c’était du Scrum, quand on a fait les premières sprints, ben là j’ai découvert un autre monde, surtout une autre façon de penser, et donc je suis devenu, à ce moment-là, ScrumMaster. Et ensuite, au fil du temps, je suis devenu coach agile, voilà.
Norman Deschauwer: [00:01:45] Tu nous présentes un sujet demain (Couthaïer Farfra: Oui). Deux mots-clés: OKR, KPI!
Couthaïer Farfra: [00:01:50] OKR versus KPI (Norman Deschauwer: Oui), voilà, comment tirer le meilleur des deux. L’idée c’est de montrer comment on peut utiliser les deux plutôt que les opposés.
Michel Godart: [00:01:57] KPI, que tout le monde connait? « Key Performant Indicateur »
Couthaïer Farfra: [00:02:00] Absolument
Michel Godart: [00:02:00] Et l »autre tu peux nous dire?
Couthaïer Farfra: [00:02:02] Objectif Key Results
Norman Deschauwer: [00:02:03] Est-ce que tu peux nous en dire plus, sans évidemment aller trop loin dans le partage et garder un petit peu de secret pour demain?
Couthaïer Farfra: [00:02:09] J’ai eu l’idée de cette conférence en fait par rapport à une conférence que j’organise en France, en 2022, où on a eu plusieurs sujets autour des OKR. Et quand j’ai commencé à échanger avec les sociétés qui venaient à la conférence, beaucoup me disaient « Eh bien nous, on a oublié, on a arrêté les KPI et en fait maintenant on mesure que les OKR », et j’ai trouvé ça un peu surprenant, et même un petit peu gênant dans la compréhension de ce que sont les OKR et de ce que ça apporte. Parce que pour moi en fait, les OKR et les KPI, ce sont deux choses différentes mais ce sont deux choses complémentaires, voilà. On va avoir des OKR pour l’idée, les objectifs de l’entreprise, les objectifs ambitieux, qu’on va ensuite détailler sur des strates différentes pour… Jusqu’au niveau individuel. Et puis on va avoir les KPI pour mesurer justement cette capacité d’atteinte et le résultat, voilà. Donc il me semblait important du coup de pouvoir échanger là-dessus et de montrer que les deux sont complémentaires. Ils ont des apports différents, ils apportent des choses différents, mais il serait dangereux de dire « Ben maintenant on oublie l’un et on prend l’autre ».
Norman Deschauwer: [00:03:06] Oui, j’ai souvent cette phrase qu’Éric me rappelle, quand on parle justement de KPI, d’indicateurs et autre… Qui me dit: « Le danger de ça, c’est que la mesure devient l’objectif ».
Couthaïer Farfra: [00:03:17] Ça, c’est quand on est un gros cabinet de conseil et qu’on ne veut vendre que des indicateurs pastèques, voilà (Norman Deschauwer: Rires). Ça, effectivement, là c’est un danger.
Norman Deschauwer: [00:03:23] C’est quoi un indicateur pastèque?
Couthaïer Farfra: [00:03:24] Alors les indicateurs Pastèques, c’est l’indicateur comme une pastèque où tout est vert, à l’extérieur, donc on a l’impression que c’est super et puis quand on ouvre on s’aperçoit que c’est rouge, voilà, où voilà c’est pas très bon à manger, c’est ça l’indicateur pastèque. Moi j’ai eu une expérience, on va dire il y a deux ans, dans une grande entreprise dont je ne donnerais pas le nom même s’il mériterait des fois, où du jour au lendemain on m’a remercié parce que j’avais justement mis en avant que les RTE – les Release Trend Ingénieurs – avaient mis un peu trop d’indicateurs pastèque pour faire plaisir aux DSI. Et bien et là c’était insupportable… Et c’est à ce moment-là qu’on voit que c’est bien de faire une transfo agile, mais il faut aussi transformer son mindset.
Michel Godart: [00:03:59] Attention aux jargons, DSI: Directeur des Service d’Information!
Couthaïer Farfra: [00:04:02] Voilà, absolument
Michel Godart: [00:04:03] J’ai aussi une anecdote, je vais rebondir si je peux (Couthaïer Farfra: Oui), c’est une société que je ne vais pas citer, une très grosse société. Et il fallait faire des KPI, et alors tu as le gars qui vient: « Ouais mais, c’est quoi ce chiffre? », « Ben c’est la réalité ». « Ouais mais non, si on montre ça à la direction on n’aura pas notre bonus de fin d’année. Il faut masquer des trucs quoi! » (Couthaïer Farfra: Ouais, ouais). Et là tu te dis « Mais attends, t’as rien capté ou? Enfin tu te poses des questions quoi! Franchement! »
Couthaïer Farfra: [00:04:22] Je suis tout à fait d’accord. Moi j’ai développé une application justement qui produit des indicateurs et lorsque je fais des démos auprès de prospects, des fois il arrive que, pourtant des entreprises qui font de l’agilité, qui se revendiquent en étant agiles, ont fait une transfo, qui viennent à des conférences présenter des sujets, qui vous disent « Il y a moyen de supprimer les indicateurs qui ne nous plaisent pas? », voilà, de bien élaguer (Michel Godart: Oui c’est ça, c’est l’approche) pour avoir vraiment le chiffre qui fait bien.
Michel Godart: [00:04:45] J’ai peur de ne pas avoir ma petite enveloppe à la fin de l’année.
Couthaïer Farfra: [00:04:47] Donc ça, quand on a ça, ben ça montre que l’indicateur c’est peut-être un élément qui peut amener à un contrôle et cetera, mais que c’est surtout un élément qu’on va manipuler par rapport à son mindset. Et si on veut vraiment avoir des indicateurs agiles, il faut avoir un mindset agile, voilà. Donc ça c’est la première étape et il faut vraiment que ces indicateurs ne soient pas des indicateurs de vanité (Norman Deschauwer: Oui). Parce que dire on a fait tant de fonctionnalités, voilà, on a fait tant de story points, c’est super, mais est-ce que ça apporte de la valeur? Donc c’est vraiment identifier dès le début quels sont les indicateurs qui vont apporter une valeur et ensuite ces indicateurs est-ce qu’ils sont liés à des objectifs? Et c’est là où on rassemble les OKR avec les KPI en disant « OK, mes indicateurs, est-ce qu’ils sont au service d’une vision, d’un objectif, du développement de mon entreprise? », voilà.
Michel Godart: [00:05:27] Histoire de ne pas se retrouver le lendemain dans le journal « Il y a eu un problème chez un tel », « ah oui ben c’était masqué » (Couthaïer Farfra: Ah Oui).
Norman Deschauwer: [00:05:33] Oui, c’était derrière une pastèque mais on ne l’avait pas ouverte!
Michel Godart: [00:05:34] C’était derrière un pastèque mais on n’avait pas ouvert la pastèque.
Couthaïer Farfra: [00:05:36] C’est là où c’est intéressant parce qu’on s’aperçoit que cette problématique elle vient pratiquement exclusivement dans le monde de l’informatique ou dans le monde des services. On n’imagine pas, par exemple, un Amazon dire « Je vais cacher mes indicateurs de productivité ou de qualité dans mes entrepôts » parce que c’est juste une question de survie pour lui (Norman Deschauwer: Oui, oui). Ces indicateurs lui permettent de voir comment s’améliorer, lui permettre de savoir: est-ce que le service rendu au client est le bon service pour pouvoir continuer à gagner du client et aussi à continuer à faire du business, parce que c’est ça aussi l’objectif, donc…. Vous allez dans l’industrie automobile, les indicateurs vont leur permettre de gérer leurs effectifs, de gérer les commandes, voilà, (Norman Deschauwer: Les matières premières, oui) de gérer leur activité. Et quand vous allez dans l’informatique, on a l’impression que les indicateurs sont plus mis en avant pour juger les personnes alors que, voilà, on a des gens qui sont compétents. On a l’impression que les indicateurs sont là pour juger les personnes et pour les sanctionner le cas échéant. Alors que un indicateur, il doit être vraiment être au service de l’amélioration continue, voilà, c’est ça qui est important.
Michel Godart: [00:06:29] Tout à fait
Norman Deschauwer: [00:06:30] Oui, et on améliore ce qu’on mesure. Mais par contre moi j’aime bien aussi donner le conseil ,je ne suis pas expert en KPI ou quoi que ce soit… Mais de toujours, aussi, créer une contre mesure. Je prends un exemple, si tu veux qu’une équipe de développement, pour reprendre le sujet de l’IT, produise plus, ben tu peux pousser un peu cet indicateur-là, mais si tu n’as pas la contre mesure de la qualité, ben oui mais elle va te livrer plus facilement de la merde.
Couthaïer Farfra: [00:06:52] Ah oui, oui, je suis d’accord. Moi j’ai souvent tendance à dire que: des indicateurs c’est comme une enquête. Quand on mène une enquête, on va interroger plusieurs personnes, on n’interroge pas qu’une personne qui va avoir qu’une opinion et là c’est la même façon. Si on dit « Mon seul indicateur, c’est le story point », ben on a une vision biaisée parce que si tu veux un meilleur indicateur tu peux augmenter les points, c’est assez facile. Mais si à côté on n’associe pas cet indicateur de story points à d’autres indicateurs qui vont permettre de voir, est-ce qu’on a une bonne qualité, est-ce qu’on délivre dans des délais corrects, et cetera… Et puis, au-delà de la pure productivité, est-ce que mon équipe est heureuse de travailler dans ces conditions-là?
Michel Godart: [00:07:27] Ah c’est important que tu dises ça! Oui.
Couthaïer Farfra: [00:07:28] Voilà, on est complètement à côté du sujet, voilà. Donc c’est une enquête où on va associer plusieurs indicateurs, que ce soit des indicateurs production, des indicateurs de santé des équipes, des indicateurs de qualité, de stabilité, qui vont à un moment vous donner une cartographie et pouvoir, là, prendre des décisions.
Michel Godart: [00:07:43] Oui, et la qualité de bien-être des collaborateurs, c’est aussi une garantie de longévité (Couthaïer Farfra: Absolument) de la productivité!
Couthaïer Farfra: [00:07:48] Voilà, ouais. Mais c’est ça hein, quand on parle d’indicateurs on pense toujours c’est « combien j’ai fait de ticket etc » (Michel Godart: Dans l’immédiat) Non, c’est: vous avez plusieurs niveaux d’indicateurs. Vous allez avoir les indicateurs qui vont mesurer une maturité, sur les pratiques qu’on met en œuvre, donc ça peut être la maturité agile, une maturité sur le DevOps, ou une maturité technique. Vous allez avoir les indicateurs de productivité, même si le terme des fois et peut-être pas pas très bien choisi, mais en tous les cas qui va permettre de voir la performance de l’équipe. Puis on va voir les indicateurs moi que j’appelle les indicateurs de santé des équipes, par exemple ceux qui ont été proposés dans le modèle Spotify, voilà, le « Health Check Maturity », qui là vont dire « Ok, on sort de tout ce qui est transfos pratiques et cetera, on veut juste savoir est-ce que les gens sont heureux de travailler dans ces conditions? » (Norman Deschauwer:Oui) et ça c’est important. Faire une transfo c’est bien, mais si c’est contre les personnes, bon, je ne suis pas sûr qu’on atteigne vraiment son objectif quoi.
Norman Deschauwer: [00:08:34] Oui, oui. Demain donc tu vas donner ta conférence, s’il y a un truc que les gens vont retenir, le cadeau avec lequel ils vont sortir, c’est quoi?
Couthaïer Farfra: [00:08:41] Ben, pour moi, ce que j’aimerais qu’ils récupèrent comme information, et comme cadeau, c’est de se dire de ne plus avoir peur des indicateurs, voilà. Et de vraiment le mettre au service de leur amélioration continue et de leur transformation. Et surtout à un moment de se dire « Quand je réalise une activité, que ce soit une transformation du développement logiciel etc, je dois toujours faire attention: à ce que ma data soit propre! » Parce que c’est ma data qui va me permettre, à un moment, de mesurer si je suis sur le bon chemin et comment m’améliorer collectivement, voilà.
Norman Deschauwer: [00:09:09] Je fais un saut, justement, parce que tu vas aussi présenter l’application (Couthaïer Farfra: Oui) SAS que tu as créée. C’est ça le lien? C’est la qualité de la data (Couthaïer Farfra:Oui, absolument, oui), tu peux nous en dire plus?
Couthaïer Farfra: [00:09:18] Oui, moi j’ai développé une application qui s’appelle « Wiveez », donc c’est une application digitale, et elle se connecte à Jira
Norman Deschauwer: [00:09:23] Mais tu peux nous appeler « Wiveez »?
Couthaïer Farfra: [00:09:24] Alors W. I. V. E. E. Z. (Norman Deschauwer: Ok, merci) Ne me demande pas ce que ça signifie, j’en ai aucune idée, voilà, c’est sorti un peu de mon esprit embrumé, comme ça par hasard, je me suis dit « Tiens, c’est joli, donc je vais prendre ça ». En fait, c’est une application qui se connecte à Jira, on récupère les données de Jira puis on affiche tout un tas d’indicateurs, de graphiques, et cetera. Mais ça n’a de la valeur qu’à partir du moment où la data est propre, voilà. Et c’est un constat que je fais beaucoup. Je fais énormément de démos, voilà j’ai rencontré pas mal d’entreprises et je leur montre et à chaque fois j’ai souvent le même retour, c’est: « Ah ouais mais avec notre Jira ça ne va pas être possible ». « Ah oui, pourquoi il est mal configuré? », « Non en fait il est mal géré, notre data n’est pas propre » voilà. Et j’ai même eu une fois un responsable, d’une grande entreprise, qui m’a dit « Oui, l’outil est bien, mais en fait on ne peut pas l’utiliser parce que notre data n’est pas propre ». Ok, qu’à cela ne tienne, moi j’accompagne des équipes qui utilisent aujourd’hui « Wiveez », on a retravaillé leur Jira, on a formé les personnes à l’utilisation, on a amélioré la data, et puis ensuite on a commencé à mesurer les indicateurs. Et là, la réponse a été « Ah oui, mais je n’ai pas envie de vexer mes ScrumMaster »
Michel Godart: [00:10:20] Et j’ai envie de réagir, parfois la data est propre, et le problème aussi c’est que le SLM, le Service Level Manager, n’est pas capable de lire ou d’interpréter correctement ses chiffres (Couthaïer Farfra: Absolument, oui, non). Et ça c’est la deuxième partie de la problématique (Couthaïer Farfra: Oui) des KPI et des indicateurs de performance (Couthaïer Farfra: Absoument, absolument c’est…). Combien de gens j’ai entendu en réunion, quand on leur demande des détails d’explications sur leur rapport présenté devant un comité de direction (Couthaïer Farfra: Oui), ça rame!
Couthaïer Farfra: [00:10:40] Mais ça me fait plaisir d’entendre ça parce que des fois, je me dis est-ce que je ne suis pas un peu trop rigide ou un peu trop centré là-dessus? (Michel Godart: Mais non clairement) mais c’est aussi un constat que je fais (Michel Godart: Ah non, clairement), c’est que souvent, même moi, quand je fais des démos à des agilistes hein, c’est des gens qui se disent coach agile et cetera. J’ai souvent des questions: « Mais le lead time? » (Michel Godart: Oui, et puis il y a plusieurs niveaux) « C’est quoi exactement, ça se calcule comment? » (Norman Daschauwer: Oui, oui, oui) « Tu peux nous donner la règle de calcul? ». Je n’ai pas inventé la poudre, c’est une règle assez standard (Norman Deschauwer: Oui, oui) voilà, et c’est ça, que des fois, qui est difficile et puis, même l’indicateur en lui-même, c’est l’analyser! « Mais pourquoi j’ai cette valeur-là? » c’est…
Michel Godart: [00:11:11] Mais c’est ça, voilà, ce n’est pas forcément « Je ne suis pas capable de comprendre le chiffre », c’est: comment l’expliquer (Couthaïer Farfra: Voilà), c’est du à quoi, c’est quoi l’histoire derrière? En fait c’est oublier que derrière un chiffre il y a une histoire!
Couthaïer Farfra: [00:11:19] Souvent il est pris de façon brute (Michel Godart: Oui). C’est « Ok, 38 jours », ok, mais 38 jours ça veut peut-être dire plein de choses. Est-ce que c’est 38 jours à un instant T? Est-ce que c’est sur une période? C’est ça qui est important, c’est un accompagnement, voilà, il faut sensibiliser et aujourd’hui dans les entreprises, alors surtout les entreprises françaises parce que: quand j’échange avec des personnes qui viennent de l’étranger, je n’ai pas le même discours sur heu… Il n’y a pas la même peur de l’indicateur. Au contraire, c’est plutôt quelque chose qu’ils veulent mettre en place parce qu’ils ont une philosophie qui est de dire « On n’est pas là pour sanctionner les gens, on est là pour s’améliorer ». Et donc comment est-ce que je m’améliore? Ben je vais mesurer la qualité de ce que je fais, voilà. En France, c’est vrai qu’on a eu cette culture, ou en tous les cas cette période, comme la période Lean où un gros cabinet de conseil venait…
Michel Godart: [00:11:58] Mais est-ce que c’est culturel ou est-ce que c’est la taille d’entreprise qui fait? Parce que moi j’ai plutôt parfois ce sentiment que c’est la taille d’entreprise qui joue aussi! Dans des grosses boites, où il y a des fameux bonus et des comptes à rendre à des comités de direction, des actionnaires, on n’aura plus la fâcheuse tendance d’aller dans les KPI arrangé, façon de parler, qu’une petite boite va effectivement, je te rejoins, dire: « Moi ce que je veux c’est m’améliorer, ma survie, comme tu disais tantôt (Couthaïer Farfra:Oui), ma survie en dépend quoi »
Couthaïer Farfra: [00:12:19] Oui, alors, c’est assez variable, effectivement. Mais moi j’ai connu des petites sociétés où il y avait la même culture du KPI pour sanctionner.
Michel Godart: [00:12:26] Oui, ou de le mettre sous le tapis quoi!
Couthaïer Farfra: [00:12:27] De mettre sous le tapis, voilà, ça reste vraiment un problème de mindset quoi. Et c’est vrai qu’aujourd’hui je suis confiant sur le fait que les indicateurs prennent de plus en plus de place. Parce que, voilà, je le constate quand je me présente, ça a plus d’intérêt. Et en même temps, je suis inquiet de la façon dont certains cabinets les mettent en avant. Si on parle par exemple de SAFe, voilà, c’est un framework à l’échelle SAFe. Sur la version six, ils ont mis très en avant la notion de mesure des indicateurs, quelque chose qui existait déjà avant. Mais là, comme c’est un peu plus mis en avant, j’ai l’impression que les gens du coup se disent « Ah ben c’est, c’est important, la SAFe l’a dit, donc c’est important », donc pourquoi pas? Donc moi ça m’amuse un peu parce qu’en fait on a la même description que dans la version 5.1. Mais le risque que je ressens, c’est que certains gros cabinets de conseil qui ont l’habitude de mettre en place des framework à la virgule près, bah les prennent juste pour ce que c’est, c’est une valeur, et puis ensuite on va donner la valeur qui intéresse le responsable manager, voilà. Moi, pour la petite histoire, comme je l’avais dit, j’ai été remercié dans une grande entreprise française parce que j’avais remonté que les indicateurs qui étaient remontés n’étaient pas ceux réels par rapport aux données qu’on avait, voilà, parce que, en fait, il fallait pas le dire, voilà c’était heu…
Michel Godart: [00:13:34] C’était Tabou.
Couthaïer Farfra: [00:13:35] J’avais, voilà, j’avais eu une réaction un peu naïve, voilà, comme quoi les années d’expérience empêchent pas, n’empêche pas d’être à côté de la plaque de temps en temps.
Norman Deschauwer: [00:13:42] Oui, oui. Ben je comprends, en fait tout le monde joue une comédie et toi tu viens couper la scène, c’est pas chouette quoi! (Couthaïer Farfra: Ben voilà)
Michel Godart: [00:13:50] Tu as tiré le rideau trop tôt (Norman Deschauwer: Voilà).
Couthaïer Farfra: [00:13:51] Voilà, j’ai cru à un moment que c’était mon travail d’apporter du conseil et de l’amélioration ben apparemment, non! (Rires)
Norman Deschauwer: [00:13:55] Non mais on est d’accord hein, c’est une boutade!
Michel Godart: [00:13:57] On va être sympa, on ne va pas les citer!
Norman Deschauwer: [00:13:58] Oui. Non mais, je ne sais pas si tu as vu Michel, on a quand même réussi à parler de SAFe (Michel Godart: Oui)
Couthaïer Farfra: [00:14:03] Oui, oui pardon, je suis désolé… Rires
Norman Deschauwer: [00:14:04] Donc Sacha doit rigoler là, c’était…
Michel Godart: [00:14:08] J’ai vu les sourires, j’ai vu les sourires!
Norman Deschauwer: [00:14:09] C’est un petit peu le pavé dans la marre que j’ai (Michel Godart: Dommage il n’y a pas d’images dans le podcast, il n’y a pas l’image), que j’ai fait.
Couthaïer Farfra: [00:14:12] Vous avez invité un coach français hein, il fallait vous y attendre.
Norman Deschauwer: [00:14:16] Non mais je t’assure, on a, voilà, on a aussi du passif avec SAFe en Belgique. D’ailleurs je me souviens l’année passée, donc Jurgen Appello a fait la Keynote et sur le deuxième slide c’est: donc le Net Promoteur Score de SAFe c’est « -56 », voilà, je pose ça là! (Michel Godart: Ça dit tout). Donc je pense que, oui je pense que ça explique beaucoup. Ben écoute, je te remercie beaucoup Couthaïer
Couthaïer Farfra: [00:14:37] Ben c’est moi qui vous remercie.
Norman Deschauwer: [00:14:38] Par contre, si on veut te retrouver, ton produit, comment on fait?
Couthaïer Farfra: [00:14:42] Alors pour « Wiveez » bien c’est simple hein, vous allez sur le site: wiveez.com, voilà. Pour me retrouver ben c’est soit sur LinkedIn, soit via mon site « agile4me », A. G. I. L. E. 4 ME .com (Norman Desschauwer: Oui). Puis moi j’organise deux conférences tous les ans, alors en France, donc une première qui est 100 % en ligne, la dernière édition a eu lieu le 23, 24 mai, qui s’appelle « Aquilité ». Et où là on invite plus des organisations du grand sud-ouest. Et puis une autre conférence, en présentiel, qui s’appelle « Agile en Seine »
Michel Godart: [00:15:10] Á Paris.
Couthaïer Farfra: [00:15:11] Á Paris. Alors, avec une petite spécificité cette année. Ça aura lieu le 19, 20 septembre, à Paris, mais avec un duplex, avec Niort et à Sophia -Antipolis. Donc on sera accueilli dans les locaux de Maif et Amadeus qui accueilleront du public, on diffusera les sessions de Paris en stream et eux animeront quatre sessions sur site qui seront diffusées à Paris, voilà. On s’est mis un objectif ambitieux techniquement et en termes d’organisation, et on mesurera avec nos KPI l’atteinte de ces objectifs ou pas.
Michel Godart: [00:15:38] Et on ne rougira pas de ses KPI (Couthaïer Farfra: J’espère pas!).
Norman Deschauwer: [00:15:40] Non, non. Mais en tout cas ça m’intéresse beaucoup, parce que déjà pour cette édition ci, j’ai mes collègues canadiens qui voulaient organiser un duplex, donc Montréal, Belgique. Et évidemment, avec le fuseau horaire, il faut qu’on s’aligne sur l’après-midi. (Couthaïer Farfra: 6 h hein!) Mais je pense que c’est techniquement faisable (Couthaïer Farfra: Ouais), c’est sûr, maintenant est-ce qu’il y aura de l’intérêt? Donc je serai attentif, je reprendrai contact avec toi après l’évènement…
Couthaïer Farfra: [00:16:02] Ben avec plaisir. Nous on a une très bonne équipe technique parce qu’on a la chance d’être accueilli chez « NewCap Event Center » (Norman Deschauwer: Ok) depuis nos débuts et ils ont une équipe technique qui gère ça de main de maître (Norman Deschauwer: Ok).
Michel Godart: [00:16:15] J’ai un mot de la fin quand même parce que, tu sais, on a un podcast, mais ce podcast il est un petit peu particulier. On a dans le texte de descriptif du podcast un lien, les gens peuvent cliquer, ils peuvent te laisser un message vocal. Donc ils peuvent te poser une question, ils peuvent te féliciter, t’encourager, te dire « Tiens, moi j’ai un feedback à te donner » ou « J’ai vu ton site et voilà ce que je me pose comme question ». Alors s’ils ne disent rien on te l’envoie en privé, et s’ils nous disent dans le message « Je veux bien partager ma voix sur les réseaux », on va mettre, dans le commentaire de la publication du podcast, sur les réseaux sociaux, leur message. Tu pourras directement les entendre et échanger avec eux, donc ça c’est assez top je trouve!
Couthaïer Farfra: [00:16:45] Ok, très bien. Ben Super!
Michel Godart: [00:16:45] On espère que tu auras des messages, voilà. Tu en auras peut-être pas ça s’ils ont peur… (Norman Deschauwer: Oui) C’est impressionnant de parler devant un micro,, il faut….Toi tu as eu peur, t’as été à l’aise?
Couthaïer Farfra: [00:16:53] Non, non, non. Mais c’est, alors (Michel Godart: C’est ton premier podcast?) c’est la première fois que je fais un podcast. J’ai déjà fait des interviews (Michel Godart: Mais je t’ai senti très à l’aise) – (Norman Deschauwer: Oui, oui) télévisuel mais, mais non, non, c’est la première fois (Michel Godart: Ah ben chapeau) Ben moi quand c’est un sujet qui me passionne, voilà.
Michel Godart: [00:17:03] J’allais le dire (Norman Deschauwer: C’est ça!), la passion fait des miracles (Norman Deschauwer: Oui, oui)! (Couthaïer Farfra: Absolument) Et on la sent chez toi, je te remercie (Couthaïer Farfra: Merci à vous). Á bientôt
Norman Deschauwer: [00:17:07] Merci!
Couthaïer Farfra: [00:17:08] À bientôt, aurevoir!
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