Podcast: Ce que Jonas Benazzi (Cercle de Wallonie) nous confie sur l’humain derrière l’agilité – Journée Agile 2025
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Et si le management redevenait une aventure profondément humaine ?
Dans cet épisode de « Pyxis – Le podcast« , enregistré à la Journée Agile à Liège en mai 2025, Michel Godart retrouve Jonas Benazzi, manager du Cercle de Wallonie et bras droit d’Amid Faljaoui, pour une conversation à cœur ouvert.
Entre complicité et introspection, Jonas partage sa vision d’un leadership ancré dans la bienveillance et la sincérité : écouter avant d’agir, oser l’authenticité, et remettre l’humain au centre du changement. Un échange sincère où management, agilité et humilité se répondent.
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Mais l’entretien va plus loin : il interroge aussi notre rapport au temps, à l’intelligence artificielle, à la vitesse du changement, et à la place de la vérité dans le monde professionnel moderne. À travers son regard, c’est toute une génération de managers qui repense sa façon de relier performance, sens et humanité.
Un épisode nourri, vibrant et lucide, aussi en vidéo sur la chaîne YouTube de la Journée Agile (sous-titres FR + traductions NL/DE/EN/ES)
Séquençage du podcast :
- [00:00:18] Introduction et contexte
- [00:00:32] Présentation de Jonas Benazzi
- [00:01:15] Incarner une personne de confiance
- [00:01:20] La rubrique économique d’Amid Faljaoui
- [00:01:50] Un travail d’équipe
- [00:02:11] La fonction de Jona Benazzi au Cercle de Wallonie
- [00:03:04] Le Cercle de Wallonie en quelques mots
- [00:03:52] Public varié, mixité des tailles d’entreprises
- [00:04:54] Un exemple : intervention de The Podcast Factory Org au Cercle
- [00:05:15] Première expérience à la Journée Agile
- [00:06:21] Mise en pratique de l’agilité au Cercle de Wallonie
- [00:07:41] Tes attentes pour la Journée Agile
- [00:08:39] le Cercle de Wallonie à la Journée Agile pourquoi ?
- [00:09:22] C’est quoi le challenge de l’entrepreneur, du leadership?
- [00:11:00] La réunion du matin
- [00:11:32] Les silences qui parlent
- [00:12:14] Comment sont perçus les grands changement au sein du Cercle
- [00:14:35] Nos choix font d’une invention une arme ou un bienfait
- [00:15:25] Jonas force l’admiration à ceux et celles qui savent observer
- [00:16:58] Joindre le Cercle de Wallonie
- [00:17:12] Un homme-orchestre, ou juste prendre le temps de faire les choses?
- [00:17:47] Clôture de l’épisode et appel à action
Transcription de l’épisode podcast :
Michel Godart: [00:00:18] Bienvenue pour un nouvel épisode de « Pyxis – Le podcast ». Alors, vous entendez mon sourire dans la voix, chers auditeurs et auditrices, pourquoi? Parce que face à moi j’ai, littéralement, un ami. Quelqu’un que je connais depuis longtemps qui s’appelle Jonas Benazzi. Bonjour Jonas!
Jonas Benazzi: [00:00:29] Salut Michel. Moi aussi j’ai le sourire dans la voix.
Michel Godart: [00:00:32] Effectivement, ça s’entend. Nous sommes le 23 mai au Palais des Congrès de Liège, c’est la journée Agile 2025. On a décidé de faire une capsule pour te présenter parce que, moi je te connais bien, tu es connu ici, tout le monde te connaît ici (Jonas Benazzi: Ou là!). Beaucoup de gens te connaissent, tu es très actif sur LinkedIn en tout cas. Mais je me dis que ça vaut peut-être la peine de te présenter pour ceux qui te découvriraient pour la première fois dans ce podcast. Qui es-tu Jonas?
Jonas Benazzi: [00:00:54] Mais d’abord, merci Michel, juste en « private joke », ça me fait plaisir d’être de retour à ton micro puisque on a un passif, je vais le dire comme ça mais… Je suis Jonas, j’ai l’immense honneur, enfin l’immense chance, d’être le manager du Cercle de Wallonie. Je dis ça pas seulement pour ce qu’on fait au quotidien mais pour l’équipe que j’ai.
Michel Godart: [00:01:15] Tu es le bras droit d’Amid Faljaoui, on peut le dire (Jonas Benazzi: Effectivement oui). C’est une fierté aussi quelque part!
Jonas Benazzi: [00:01:18] C’est aussi une fierté, bien sûr.
Michel Godart: [00:01:20] J’étais fan de ses capsules, la rubrique économique d’Amid Faljaoui le matin, que j’ai écoutée en podcast pendant très longtemps.
Jonas Benazzi: [00:01:26] C’est toujours disponible je pense
Michel Godart: [00:01:27] Tout à fait, tout à fait.
Jonas Benazzi: [00:01:28] En podcast. Et tous les matins, je me la farcie aussi mais j’aime bien. Je la reçois sur WhatsApp le matin, en avant-première, ça c’est chouette!
Michel Godart: [00:01:34] Oh là, je suis jaloux!
Jonas Benazzi: [00:01:36] Ah ouais, ouais, on va trouver une solution. Je disais, c’est une chance parce que, c’est aussi un peu le thème de la journée finalement, on va parler de management aussi, on va parler d’humain. Et moi, j’évolue avec des humains formidables (Michel Godart: Wouah). Je suis vraiment, ça me fait toujours un peu drôle, mais c’est vrai.
Michel Godart: [00:01:50] Mais je le vois, tu vibres!
Jonas Benazzi: [00:01:52] Ouais, ouais, non vraiment…
Michel Godart: [00:01:53] Les gens n’ont pas l’image mais tu vibres, et ça s’entend dans ta voix.
Jonas Benazzi: [00:01:55] J’ai une équipe formidable, depuis trois ans, au Cercle de Wallonie. Je m’éclate avec eux, vraiment, c’est un truc de dingue. Et puis, et puis on travaille pour de l’humain, donc on aime les gens et je crois que c’est une condition sine qua none tu vois, pour faire ce qu’on fait, puisqu’on vit tous les jours avec les gens, vraiment!
Michel Godart: [00:02:11] C’est quoi ta fonction exactement? Comment est-ce qu’on la décrit?
Jonas Benazzi: [00:02:13] Ma fonction, je la décris toujours sur « Il fait ce qu’il peut » – Rires de Michel. Mais c’est vrai
Michel Godart: [00:02:17] C’est agile.
Jonas Benazzi: [00:02:18] Oui, c’est agile parce que donc ma, quelque part…
Michel Godart: [00:02:21] Tu incrémentes tout le temps quelque chose.
Jonas Benazzi: [00:02:22] C’est ça. Ma fonction, elle est sur un leitmotiv, c’est « get the shit down », genre peu importe la façon dont on le fait, il faut que ce soit fait, peu importe qui le fait, c’est aussi agile quelque part, il faut que ce soit fait, il faut que ce soit délivré. Le résultat compte, et c’est pas tellement le résultat, c’est pas tellement le résultat chiffré en fait.
Michel Godart: [00:02:40] Non, non, on se comprends bien, le résultat humain.
Jonas Benazzi: [00:02:41] C’est le résultat humain, ouais. C’est le « Ok, qui va t’appeler aujourd’hui pour te dire merci ». Et c’est pas le merci en fait qui compte, c’est juste le « Qui va t’appeler pour te dire que ce que tu as fait, ça a eu de l’impact quoi ». Et ça c’est le quotidien, et je disais à Norman ce matin: « C’est pour des trucs comme ça quoi qu’on se lève » donc… Ouais, c’est juste dingue. Donc je sais pas si j’ai vraiment répondu à la question de ce que je fais mais…
Michel Godart: [00:03:01] Je crois que c’est clair – Rires.
Jonas Benazzi: [00:03:02] Voilà.
Michel Godart: [00:03:04] Alors pour ceux qui ne connaîtraient pas, alors je serai très surpris, mais on va quand même être prudent. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le Cercle de Wallonie, Le Cercle de Wallonie c’est quoi?
Jonas Benazzi: [00:03:11] Le Cercle de Wallonie, la mauvaise présentation serait de dire qu’on est un club d’affaires. C’est bizarre de dire ça comme ça, mais on est une communauté, et je tiens beaucoup à ce mot: communauté. Parce que communauté ça veut dire énormément de choses, ça veut dire des valeurs, ça veut dire aussi des gens qui se ressemblent, ça veut dire des pères avec qui tu peux vraiment échanger.
Michel Godart: [00:03:29] Et des connexions.
Jonas Benazzi: [00:03:29] Exact. Je disais échanger mais créer de la valeur aussi (Michel: Godart: Oui). On est une communauté de dirigeants d’entreprise. Et dirigeants d’entreprise ça ne veut pas forcément dire CEO de la multinationale quoi. Ça veut juste dire « Ok, tu apportes une certaine valeur à l’entreprise pour laquelle tu évolues, pour laquelle tu te donnes, et à partir de là, tu as des choses à partager avec les autres ».
Michel Godart: [00:03:52] Et dans les membres, tu as des petites PME (Jonas Benazzi: Ouais bien sûr), tu as des patrons de grosses boîtes internationales, tu as des patrons de boîtes avec des vraies valeurs aussi (Jonas Benazzi: C’est ça), c’est important.
Jonas Benazzi: [00:03:59] Exact. Et on attache beaucoup d’importance à ça en fait. Dans beaucoup de club d’affaires que j’ai pu fréquenter, c’était au final « Bon. Est-ce que tu peux payer ton adhésion? Si oui, bah tant mieux et viens » mais on ne va pas te poser plus de questions. Moi, ce que je trouve intéressant dans la démarche que nous on mène aujourd’hui, c’est « Je m’en fous que tu puisses payer ton adhésion ou pas, en fait. Ça m’est complètement égal. C’est finalement qu’est-ce que tu fais et qu’est-ce que tu viens chercher, et qu’est-ce que t’as (Michel Godart: Et quelle valeur ajoutée tu apportes.), exactement, qu’est-ce que tu as dans les tripes? À partir de là on peut commencer à parler. Et c’est ça que je trouve génial aussi, c’est: tu peux très bien avoir ta petite boite, toi tout seul, créer beaucoup de valeur autour de toi, venir au cercle et être à côté du patron de je ne sais quelle immense entreprise, et que vous vous parliez d’égal à égal quoi. Et ça, c’est génial de pouvoir faire en sorte que, ben peut-être des plus petits entrepreneurs, pas du tout dans le sens péjoratif du terme, loin de là, soient en contact direct avec des plus grosses structures parce que l’un et l’autre s’alimentent quoi.
Michel Godart: [00:04:54] Et je peux témoigner, j’ai une petite assos, et un jour tu m’as invité pour donner une formation podcast au Cercle de Wallonie donc, même des externes peuvent parfois collaborer avec vous et apporter de la valeur ajoutée à vos membres.
Jonas Benazzi: [00:05:03] C’est ça.
Michel Godart: [00:05:04] Mais il faut avoir une offre de valeur ajoutée à proposer.
Jonas Benazzi: [00:05:06] Tout à fait. Et d’ailleurs je te remercie encore parce que cette, on avait fait toute une matinée je pense hein ? Et on m’en parle encore, donc l’invitation est là, je le dis et c’est enregistré, on peut le refaire avec grand plaisir.
Michel Godart: [00:05:15] Avec joie, je n’attends que ça (Jonas Benazzi: Ben voilà), j’étais vraiment très heureux de le faire aussi. Alors aujourd’hui, tu es à la journée agile, donc tu représentes le Cercle de Wallonie donc on va plutôt dire Jonas mais, aussi le Cercle de Wallonie pour la première fois à la Journée Agile. C’est la première expérience?
Jonas Benazzi: [00:05:29] C’est la première expérience à la Journée Agile, je suis super content d’être là parce que Pyxis est membre du Cercle depuis quand même quelques années maintenant. Comme je disais en Intro, notre but c’est de créer de la valeur pour les membres donc, quand Normand en particulier, nous avait parlé pour la première fois de la Journée Agile, il nous avait dit « Tiens, est-ce qu’on peut le faire savoir dans l’écosystème? ». Ben d’office, allons-y! Ça résonnait beaucoup. Je n’avais pas eu l’occasion de venir parce que conflit d’agenda, parce que d’autres choses malheureusement. Cette année j’ai bloqué la date et j’ai dit à toute l’équipe « Cette année, j’y vais » parce que je pense que vraiment le contenu qui est délivré aujourd’hui est important, et je dois l’intégrer aussi dans mon quotidien en termes très pragmatiques de manager. Pour l’instant, je suis en train de lire « Agile Conversation », ce que j’y trouve maintenant dans ce bouquin résonne assez bien, l’agilité j’ai compris, ça a quand même quelques années maintenant, et je trouve que ça n’a jamais autant résonné que aujourd’hui.
Michel Godart: [00:06:21] Est ce que tu appliques l’agilité ou des principes agiles déjà au Cercle de Wallonie, ou pas encore? Tu reconnais des choses qui se font?
Jonas Benazzi: [00:06:27] Ouais. Est-ce que j’applique des principes agiles au quotidien? Je vais te répondre « Je ne sais pas », c’est un peu bizarre, et j’espère que cette journée du coup va m’aider à comprendre ce que j’applique et ce que j’applique pas. Parce que c’est bien de lire des bouquins, mais en fait tu te rends compte vraiment des choses que quand tu es en contact avec d’autres humains qui pratiquent, et qui t’expliquent leur façon de voir, et tu te dis « Ok, en fait j’ai lu ça entre les lignes, mais tu me montres que je fais peut être un peu à côté de la plaque ».
Michel Godart: [00:06:50] Il faut un temps d’adaptation!
Jonas Benazzi: [00:06:52] C’est ça. Donc moi je suis vraiment un débutant, mais l’intérêt y est et je pense que c’est aussi ça qui fait, si vraiment tu t’intéresses tu vas pouvoir le mettre en place.
Michel Godart: [00:07:01] Et aucun feu ne démarre sans étincelle.
Jonas Benazzi: [00:07:02] Exact. C’est typiquement la journée. En fait il est encore un peu tôt, je viens quasiment d’arriver à peu de choses près, bon, il y a deux bonnes heures mais… Je remarque tout de suite, c’est ce que je disais à Norman, je suis arrivé, j’ai senti l’atmosphère directement, c’est bizarre hein? Je fais quand même 150 événements par an, donc je suis un peu habitué aux salons, aux conférences. Et bien, ma morning routine c’est pas du tout mis en place de la même façon ici que partout ailleurs, c’est bizarre, les gens sont hyper cool, hyper relax, il y a un truc qui fonctionne pas ou quoi, c’est pas un drame.
Michel Godart: [00:07:31] C’est faire communauté. C’est ce que tu crées avec le Cercle de Wallonie aussi.
Jonas Benazzi: [00:07:34] Ben j’espère – Rires.
Jonas Benazzi: [00:07:36] Mais non, non. Et je me suis senti directement accueilli et, et c’est vraiment ça ce que j’ai aimé.
Michel Godart: [00:07:41] Tu nous as dit que tu aimais. Est-ce qu’il y a des choses, peut-être que tu vas découvrir après ou, déjà des choses où tu te dis « Ah on aurait pu faire ça mieux, ou j’aime pas, ou j’attends quelque chose de particulier, j’ai une attente ». Est-ce que tu avais une attente?
Jonas Benazzi: [00:07:52] Alors j’ai une attente par rapport à cette journée, un peu comme je disais juste avant (Michel Godart: En mode découverte), oui. C’est de m’ouvrir les yeux et de sortir un peu des bouquins, puisque j’ai pas souvent l’occasion de parler d’agilité ou de management. Je veux dire, même si dans la communauté que je fréquente, je suis entouré de top managers etc. et qui ont tous leurs secrets, leurs méthodes, leurs machins, et qui peuvent te partager leur vécu, c’est pas sous un angle en particulier, tu vois? Et ici on est vraiment, l’idée de la journée c’est le focus, c’est sur cet angle d’agilité et sur tous les principes qui tournent autour. Donc j’attends beaucoup de cette journée, de me nourrir des gens, voilà, je me suis toujours nourri des gens et ben aujourd’hui je vais encore plus me nourrir de ce que toutes ces personnes ont à m’apporter, de ce que je peux appliquer. Et je trouve que ça se fait dans la bienveillance quoi (Michel Godart: Ouais, clairement), ça se fait pas dans le paternalisme et j’aime pas ça. Je me sens bien quoi!
Michel Godart: [00:08:39] Ça fait plaisir à entendre. Alors j’ai vu que vous êtes venus avec du matériel, parce qu’évidemment vous avez, au Cercle de Wallonie, votre podcast aussi, vos productions. Tu fais des interviews?
Jonas Benazzi: [00:08:47] Ici, ça va plutôt être Pyxis qui va mener les interviews. D’abord parce qu’on a un souci du contenu, surtout sur ce genre de sujets, je crois qu’on ne s’improvise pas quoi! Vraiment, alors toi tu as la chance de bien maîtriser le sujet, moi je n’ai pas ce mérite-là, je ne vais pas parler de choses que je ne connais pas, ou que je ne connais pas bien. C’est pas un syndrome de l’imposteur ni quoi que ce soit, c’est que je pense qu’à un moment donné, il faut faire un pas de côté aussi et accepter d’écouter. Et aujourd’hui, je vais vraiment me mettre comme spectateur. Il y a un plateau télé qui a été mis en place dans le grand salon de réception, et moi j’ai hâte d’entendre ce que les gens qui vont passer ont à raconter quoi.
Michel Godart: [00:09:22] Alors, avec ou sans culture agile, on se questionne tous les jours. Toi, je sais que tu te questionnes beaucoup, tu te remets en question, on l’entend dans tes premiers feedbacks que tu dis au micro, on sent tout de suite que tu es quelqu’un qui réfléchit sur ton statut, dans la gestion d’équipe, dans la gestion des relations humaines, c’est ce que tu as mis en avant en premier. C’est quoi le challenge pour toi? Qu’on soit agile ou pas, du leadership? Parce que tu rencontres plein de patrons d’entreprises, tu fais plein d’interviews, tu rencontres plein de gens qui te racontent leur parcours d’entrepreneur. Des parcours, tu en as entendu un paquet là depuis que je te connais, c’est quoi le challenge premier de l’entrepreneur et du leadership?
Jonas Benazzi: [00:09:53] Le challenge premier de l’entrepreneur et de son leadership en particulier, en fait c’est de réussir à faire en sorte que les équipes soient toujours avec toi.
Michel Godart: [00:10:02] La connexion, le lien.
Jonas Benazzi: [00:10:04] Oui, c’est vraiment ça. Parce que en fait, c’est un peu bateau ce que je vais dire là mais, mal entouré ou pas entouré, tu avances juste pas. Et donc quand tu as une équipe, je crois que ça doit être ton moteur principal, en tout cas c’est le mien. Moi, mon vrai souci, mon vrai challenge, c’est de faire en sorte que « Ok, est-ce que ce que je fais là, est-ce que la vision que je donne à ce moment-là, est-ce que la mission que je nous donne, ça résonne chez mes équipes? ». Si ça résonne pas, il y a un moment où il faut se remettre en question. Et tu te remets pas en question tout seul, tu te remets en question avec eux. Parce que, je crois que ce qu’on oublie souvent quand on a un rôle de management, on a tendance à croire que c’est à nous à mettre la vision, on a tendance à croire que c’est à nous à porter l’équipe vers… Et en réalité, si tu portes l’équipe, tu vas la porter à bout de bras. Pour moi, le leadership, il commence par là quoi (Michel Godart: Écouter?). Ouais, et c’est: est-ce que tu es capable, tous les matins, de sentir si l’équipe te suit ou te suit pas? Il y a des matins où l’équipe ne va pas te suivre sur ce que tu fais.
Michel Godart: [00:11:00] Tu sais quoi? T’es déjà dans l’Agile là (Jonas Benazzi: Tu vois?) – Rires. Et ben voilà!
Michel Godart: [00:11:03] La petite réunion du matin, tu vois? (Jonas Benazzi: Ouais). Ce que j’ai fait hier, ce que je fais aujourd’hui, ce que je ferai demain? Le statu quoi!
Jonas Benazzi: [00:11:08] Ouais c’est ça. La réunion du matin, mais la réunion hyper informelle. Tu sais, quand tu vas dire bonjour, moi j’ai vu trop de gens dire bonjour à leur équipe, mais en fait c’est: « Bonjour, ça va? ». Tu le penses même pas ton « Ça va? » (Michel Godart: Clairement) Tu vois? Non.
Michel Godart: [00:11:19] C’est une formalité en fait.
Jonas Benazzi: [00:11:20] Ouais. Est-ce que t’es capable de prendre un café avec chaque membre de ton équipe, bon alors tu en gardes un et tu le tires en longueur sinon ça fait beaucoup. Mais, et de juste avoir une vraie conversation le matin.
Michel Godart: [00:11:32] Mais même en amont (Jonas Benazzi: Ouais), juste se sentir bien déjà. Juste ça, avoir un sourire et est-ce que tu es à l’aise de rester même dans le silence à côté de la personne? (Jonas Benazzi: Ouais), parce que si t’es capable d’accepter un silence, c’est que ça va.
Jonas Benazzi: [00:11:43] C’est ça. Et donc, tu vois, j’attache beaucoup d’importance à cette conversation du matin. On a des équipes qui sont jeunes. La moyenne d’âge, c’est 27 ans, donc c’est des profils de personnes qui, quand ils commencent leur journée c’est des bulldozers quoi. Ça roule (Michel Godart: Ça tape quoi!), Ouais, ouais ça tape. Et toi ton rôle c’est un peu de les enlever de la route deux minutes. Et je crois que, à notre âge, ça peut paraître un peu bizarre genre « J’ai pas le temps, j’ai pas le temps de parler là ». « Si, si, attends, on va prendre le temps de parler parce que on va parler dix minutes. En dix minutes, tu as peut être même produit ce que tu devais faire en 1h » (Michel Godart: Ouais). Parce qu’ensemble on a trouvé des clés, on a trouvé…
Michel Godart: [00:12:14] Juste aligné un point quoi (Jonas Benazzi: Ouais). Si on prend du recul, maintenant on se détache de l’entreprise et on regarde de façon plus globale le monde et la société qui change beaucoup. On parlait du VUCA puis on parle d’autres termes et les termes, les acronymes vont changer tout le temps et très vite, ça va aller de plus en plus vite. Là maintenant, le gros bouleversement dans la société, c’est lié aussi à l’agile hein! C’est les IA, c’est les ordinateurs quantiques qui vont arriver, c’est le questionnement que ça génère, c’est la vitesse à laquelle les choses vont se faire. Les chocs qui se passent maintenant vont faire fois, dix fois 1000 en termes de fréquence et de vitesse. Est-ce que, au Cercle de Wallonie, c’est quelque chose dont on est déjà conscient? Est-ce que c’est déjà des choses qui reviennent dans les discussions des entrepreneurs que tu rencontres?
Jonas Benazzi: [00:12:50] Les grands changements de société qu’on vit depuis, allez, d’abord un: la société a toujours changé. J’ai l’impression…
Michel Godart: [00:12:57] Mais pas assez de vitesse.
Jonas Benazzi: [00:12:59] Peut-être pas à cette vitesse, peut-être pas assez de vitesse. D’abord un, oui, on est ultra conscient, alors on a aussi la chance d’avoir un leader, un numéro un qui est hyper.
Michel Godart: [00:13:08] Calé dans le domaine.
Jonas Benazzi: [00:13:09] En fait curieux. Ça a été un des premiers à vraiment parler d’intelligence artificielle générative et de chat GPT qui débarquait aux Etats-Unis, qui allait débarquer en Europe et c’était un des premiers à avoir écrit sur le sujet en disant « Tiens, intéressez-vous », c’était Amid, « Regardez, il y a un truc qui s’appelle ChatGPT, ça va débarquer, vous pouvez déjà le tester là machin », il va pas être dans le « Faites ce que je dis, pas ce que je fais », il l’a dit à la radio le matin à 7h ou 8h, je sais plus, à 9h il le disait à ses équipes en disant « Les gars, maintenant tout le monde s’arrête, allez voir ce qui se passe ». Et tu découvres ce genre de changement, plus tu les découvres tôt, plus tu t’y intéresses, et plus tu l’apprivoises quoi. Alors ça c’est au cercle, maintenant effectivement dans les gens que je fréquente etc. Oui, la conscience elle y est. Et il y a plein d’écoles différentes de positionnement par rapport à ces changements. Il y a ceux qui disent que c’est vraiment un changement majeur, etc. Et qui font tout pour faire vivre la société avec ce changement-là, et qui en fait, dans les faits, c’est la même chose qu’hier et ce sera la même chose demain, c’est dommage. Il y en a qui n’en parlent pas trop et pourtant qui travaillent énormément, je pense que nous on fait partie de cela, on en parle pas trop mais on travaille énormément dessus.
Michel Godart: [00:14:19] C’est là que les gens te disent « Il faut de l’authenticité dans la société », c’est parce qu’on n’a pas assez d’authenticité, pas assez de vérité, d’alignement par rapport à ce qu’on est ou ce qu’on prône.
Jonas Benazzi: [00:14:26] Bien sûr, ouais non c’est sûr. Et puis après, tu en as qui le prônent et qui sont à fond dedans, encore plus que nous. Moi, j’accueille ces changements, mais c’est personnel, j’accueille ces changements avec beaucoup de positif.
Michel Godart: [00:14:35] Mais comme on dit toujours, une invention n’est pas le problème, c’est ce que l’homme en fait qui est le problème (Jonas Benazzi: Exact) de l’invention.
Jonas Benazzi: [00:14:39] Ouais, exact. Parce que je pense que, ça va par exemple, oui ça bouleverse l’emploi, ça bouleverse les emplois, mais ça va créer énormément de nouvelles choses, ça crée déjà énormément d’opportunités, ça crée énormément de vocations.
Michel Godart: [00:14:51] Et surtout c’est disruptif suffisamment que pour nous obliger à réfléchir et à changer. Et ça, quand on fait de la résistance au changement, il n’y a pas mieux.
Jonas Benazzi: [00:14:57] Exact, exact. Ah oui, là tu es obligé. Tu es obligé parce que, en fait, tu n’arrêteras pas le changement, c’est vrai. Tu n’arrêteras pas le changement, ça sert à quoi d’être réfractaire
Michel Godart: [00:15:09] En fait tu es très agile tu sais?
Jonas Benazzi: [00:15:10] Mais c’est un fait quoi (Michel Godart: Ouais). Qui est assez puissant pour dire « Maintenant on va arrêter l’avancée de l’intelligence artificielle » ou d’autres choses, qui va arrêter?
Michel Godart: [00:15:18] De toute façon ceux qui font de la résistance au changement, souvent finissent par céder. Le changement il est là, il s’impose (Jonas Benazzi: Ouais), point.
Jonas Benazzi: [00:15:24] C’est certain, donc voilà.
Michel Godart: [00:15:25] Tu sais, je travaillais dans des centres d’appels pendant de nombreuses années, et c’est le genre d’endroit où quand tu réponds au téléphone, tu te fais d’abord insulter, parfois tu peux prendre 100 insultes sur une journée. Tu sais que l’humain peut parfois râler, il est râleur tu vois? Mais quand ça va bien, c’est rare quand les gens te disent « Ah, je suis content, ça va bien ». Et c’est à un tel point que moi j’ai commencé à changer ça et maintenant je cultive la culture du compliment, mais sincère avec le cœur. Je constate que c’est très difficile pour les gens de recevoir un compliment. Et je vais clôturer cette interview en te faisant un. Depuis le temps que je te connais, je voudrais clôturer cette interview en disant que tu es une personne que j’aime beaucoup, VRAIMENT. Voilà, tout simplement.
Jonas Benazzi: [00:15:58] Bah écoute.
Michel Godart: [00:15:59] Tu as plein de qualités et ce que tu fais m’inspire, et tu m’as bluffé à chaque fois que je t’ai parlé, à chaque fois que je t’ai vu, à chaque fois que je te vois travailler, à chaque fois que je te vois agir, tu me bluffes. Et ça, c’est de l’agilité pour moi.
Jonas Benazzi: [00:16:11] Bah écoute, alors moi tu sais que j’aime bien avoir le mot de la fin – Rires. Non mais et… (Michel Godart: Oui ça je m’en rappelle) le dernier mot. Oui c’est ça, non et puis, bah non, mais à mon tour aussi c’est que, merci d’abord…
Michel Godart: [00:16:22] Et c’est sincère, tu me connais hein?
Jonas Benazzi: [00:16:23] Oui, oui, bien sûr, bien sûr. Et moi j’ai un autre, un autre point vraiment sincère, c’est que: si je t’ai bluffé ou si je, voilà, ou si on a développé cette…
Michel Godart: [00:16:32] Cette amitié.
Jonas Benazzi: [00:16:33] Ce feeling et cette amitié, c’est parce que je me suis construit avec les gens qui m’entourent et tu en fais partie. On est le reflet des personnes qu’on fréquente. Donc le compliment que tu me fais c’est, et moi je suis ton miroir aussi donc tu as fait partie des gens qui m’ont qui m’ont construit. Tu fais toujours partie des gens qui me construisent, donc quelque part ce compliment il te va aussi à toi (Michel Godart: Merci) et donc voilà,
Michel Godart: [00:16:54] Et c’était une belle façon de terminer ce podcast…
Jonas Benazzi: [00:16:56] Et c’est toujours chouette d’être à ton micro donc voilà.
Michel Godart: [00:16:58] Ok, alors Jonas, on va se quitter quand même sur un mot important: si on veut joindre le Cercle de Wallonie?
Jonas Benazzi: [00:17:05] Moi, je suis très actif sur LinkedIn, j’aime bien avoir des conversations donc en fait, venez me parler quoi!
Michel Godart: [00:17:12] Parfois je me demande mais où il trouve son temps pour faire tout ça? (Jonas Benazzi: Ben ça se prend) C’est l’homme-orchestre.
Jonas Benazzi: [00:17:17] Non mais ça se prend. J’ai arrêté de culpabiliser de prendre le temps. C’est un peu bizarre à 27 ans de dire ça mais, on dirait un vieux qui parle, mais en fait non j’ai – Rires de Michel. Non je te jure, j’ai arrêté de culpabiliser de prendre le temps, parce que je me rends compte de la valeur du temps consacré.
Michel Godart: [00:17:31] Exactement.
Jonas Benazzi: [00:17:32] Donc.
Michel Godart: [00:17:32] Et puis la vie passe si vite que si on ne prend pas le temps.
Jonas Benazzi: [00:17:34] Exact.
Michel Godart: [00:17:35] A quoi ça sert?
Jonas Benazzi: [00:17:36] C’est ça donc: je crois que le meilleur moyen c’est « Eh ben discutons sur LinkedIn les enfants ».
Michel Godart: [00:17:42] Ça marche! En tous cas, si on veut te rencontrer on va au Cercle de Wallonie, on va te rencontrer aussi de toute façon.
Jonas Benazzi: [00:17:46] Ah oui
Michel Godart: [00:17:47] Et les auditeurs et auditrices peuvent, et le savent pour ceux qui suivent la chaîne podcast, te laisser un message vocal puisqu’on a un répondeur vocal, donc… Les gens sont un peu timides, tu sais le podcast c’est un format où on écoute en intimité, tu vas sur Facebook tu fais un like, tout le monde le sait, tout le monde le voit, tout le monde, tu prends position en public tu vois. Dans le podcast, tu écoutes, tu es discret dans ta voiture, aux oreillettes personne ne le sait, tu n’affiches rien, et donc du coup je pense que ça, ça freine un petit peu les internautes pour prendre le courage de cliquer sur un lien, laisser un petit message vocal. Mais parfois ça ferait tellement de bien de vous entendre parler les amis et les amies. Et nous dire bah qu’est-ce que vous pensez de cet échange? Qu’est-ce que vous pensez de Jonas? Qu’est-ce qui vous inspire? Vous avez envie de le féliciter, lui dire merci, lui faire un petit message, allez-y go on partagera avec lui. À très bientôt pour de nouvelles aventures Podcast.
Jonas Benazzi: [00:18:24] À bientôt.
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